« Le pied de derrière suit toujours le pied de devant », DOMAF édition 13
Comme chaque année depuis 2011, l’infatigable Didier TOKO et son état-major sont à pied d’œuvre pour planifier ce qu’il convient désormais d’appeler le rendez-vous culturel de la ville de Douala. Et comme toujours une idée centrale constitue le noyau dur de toutes les festivités. Cette année, c’est une phrase intrigante et foncièrement philosophique qui a été retenue :
« le pied de derrière suit toujours le pied de devant »
Nous allons ensemble essayer de décrypter ce thème.
Une première sans KEULION
Cette 13ème édition marque le début d’une nouvelle ère pour le DOMAF: la première depuis le départ tragique de Guy Kouekam aka KEULION qui était une pièce incontournable de l’équipe. Cet artiste talentueux et prolifique a été brutalement arraché à la vie en Novembre 2023 des suites de maladie. Son héritage culturel construit à titre personnel ou collectif (BALADIS) est éparpillé à travers le monde. Du Canada à la France en passant par la Côte d’Ivoire et biensûr le Cameroun. Faisant partie désormais de nos ancêtres, nul doute qu’il a contribué à la gestation du thème de cette 13ème édition.
Il faut reconnaitre que le DOMAF nous a toujours impressionné par la qualité des thèmes choisis. L’année dernière c’était « une seule main ne peut attacher le Koki ». L’édition d’avant c’était « demain c’est Hier ». Ces concepts ne sont pas juste de vains outils marketing, vides de substance. On y décèle une réelle volonté des organisateurs de pousser le festivalier à un questionnement philosophique. Bien plus, on retrouve des similitudes avec des citations africaines, confirmant si besoin était l’ancrage bantou du festival.
Le pied de devant suit toujours le pied de derrière
Cette édition est donc centrée sur le pied, membre qui permet à l’homme de se déplacer. C’est d’ailleurs confirmé par le verbe suivre qui désigne l’action de quitter d’un point A à un point B. L’idée de déplacement, de mouvement pourrait être interprété de diverses manières dans le contexte actuel.
Tout d’abord, cela peut trahir la volonté du DOMAF de payer un tribut à toute l’expérience passée engrangée au fil des années. On pourrait penser qu’il s’agit de signaler que malgré le départ d’un de ses membres (le pied de derrière), le pied de devant (le groupe actuel) continuera de suivre la voie tracée depuis toujours. On pourrait donc s’attendre à vivre comme d’habitudes des soirées folles autour de la mode, les concerts, les arts visuels, le lifestyle du MBOKO et bien d’autres.
On pourrait aussi y voir une volonté de l’équipe d’affirmer une certaine continuité dans son autonomie au niveau de la programmation et surtout sur le choix des partenaires comme de tradition depuis l’édition 1.
Ensuite, la citation pourrait être un rappel si besoin était de la responsabilité qui incombe aux ainés (le pied de devant) de tracer le chemin pour les jeunes (le pied de derrière). Les ainés ont en effet une lourde responsabilité vis-à-vis de la jeunesse qui se façonne selon les valeurs enseignées par les ainés. Le DOMAF souhaiterait il rappeler aux ainés cette lourde responsabilité dans une société gangrenée par le sexe, l’alcool et les dépravations des mœurs ? Bien plus, serait-ce un clin d’œil à 2025, une année électorale au Cameroun ?
Enfin, et c’est notre avis, cette citation renvoie à toutes les explications possibles. C’est la volonté du DOMAF de toujours nous emmener à nous questionner, à réfléchir et surtout à profiter d’activités incroyables.
Comme chaque année, nous allons déployer un dispositif complet pour vous faire vivre le meilleur du DOMAF.